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La Vachère d'A Côté
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5 novembre 2015

Hospitalité

Dans le milieu paysan, l'hospitalité et la façon de recevoir comptent beaucoup.

Evidemment, ça a évolué au fil du temps.
Les grands-parents de mon beau-frère sont "à l'ancienne", et quand ils le reçoivent avec ma soeur et les enfants, les repas sont gargantuesques : plusieurs entrées, plats, viandes, desserts... Et il faut faire honneur à chaque.
La grand-tante de mon beau-frère c'est pareil (en plus d'être hyper bavarde) : elle est très généreuse, haute en couleur, et c'est toujours un traquenard de la saluer : quelle que soie l'heure elle sort la totale : saucissons, fromages, boissons diverses, quiches, tartes... !!! Quand on ne vient que pour le café, il faut arriver le ventre vide, car le café se transforme en collation, voire repas.
On ne part pas de chez eux "avec la faim au ventre" !
Chez les agriculteurs chez qui j'ai travaillé, c'était différent.
Tout d'abord parce que les vieux de ma soeur et beau-frère sont retraités (du milieu paysan, certes, mais retraités), ensuite parce que nos statuts sont différents.
Quand ils (ou on) va chez ces anciens, on est de la famille et on vient de loin. Deux bonnes raisons d'avoir un statut différent.
Chez mes agriculteurs, j'étais une "étrangère", et surtout une salariée.
Eux étaient en activité encore, et je ne venais pas pour discuter ou commenter la tapisserie.
Quand c'était le cas, visite de courtoisie, c'était différent, j'étais une invitée.
Cependant, c'était rare que ma présence ne soie pas honorée par un café ou quelque chose à boire, parfois même de trucs à grignoter.
Suivant l'heure, les maisons, c'était du sirop, parfois l'apéro (j'ai souvenir de fin de journées à l'Ayze, ou au Bordeaux, mémorables).
Quand je remplaçais pour des mariages, parfois j'étais invitée au vin d'honneur, ou au repas (en fonction des heures). Sinon, j'avais droit à un petit truc, une bouteille (chez mes "sauvages de la montagne"), un bout de gâteau...
C'était toujours dans la simplicité et la générosité.
J'en suis toujours extrêmement reconnaissante.
Certains, rares, ne sont carrément pas aimables ni accueillants, parce que ma tête leur revient pas, que c'est des sales cons... Ça n'a jamais influencé ma façon de traiter les vaches. 
Une des particularités de ce milieu, c'est que la vie file et continue. 
On ne peut pas suspendre le temps et les activités sous prétexte qu'il y a du monde.
Evidemment, je choisissais mes moments quand je rendais visite, je ne me pointais pas à l'heure de la traite si c'était pour rester les mains dans les poches, ni ne débarquais pour le café à 8 heures du matin pendant les foins.
J'ai peu de notions de l'hospitalité citadine ; j'ai grandi à la campagne, évolue dans un milieu rural, n'ai pas d'intimes de la ville, et habite dans une région particulièrement "sauvage".
Ceci dit, certaines choses me paraissent toujours évidentes : proposer quelque chose à boire au visiteur de passage venu rendre visite ; proposer de rester pour le repas si c'est l'heure et que la personne est plutôt loin (quelqu'un que je peux pas voir ou ne connais pas du tout, évidemment, c'est pas la même).
Pour le quatre heures, idem, proposer un bout de chien à manger, un thé, un café ou autre.
Par ici, les gens sont restés très simples aussi.
Par exemple, un des voisins, chasseurs, nous a apporté trois bons morceaux de sanglier peu de temps après l'ouverture de la chasse. Je n'étais pas là, c'est le Microbe qui a ouvert, il a dû lui faire peur : il était malade comme un chien, gros coup de froid au ventre, et ressemblait à un zombie. Il était tellement dans le coaltar qu'il n'a pas pensé à le faire entrer, mais je compte bien rattraper le coup la prochaine fois.
On a une habitude aussi, dans la famille et à la Mesnie : quand quelqu'un doit arriver un peu tard, qu'il fait déjà nuit, ont allume la lumière extérieure.
C'est un réflexe, si le Microbe, le Viking ou n'importe qui manque à l'appel une fois la nuit tombée, on allume le perron.
On voit la lumière de loin ; et c'est tellement plus accueillant quand on rentre au foyer le soir...
Quand on est tous là, je nous calfeutre : hors de question de fermer un seul volet, ça me rend claustrophobe, je ne supporte pas d'être enfermée (même pas pour dormir, c'est toujours volets - voire fenêtres - ouverts. Je me lève avec le jour en général), mais j'éteins les lumières extérieures, on est au chaud, au nid.
Quand je reçois du monde (ce qui arrive régulièrement malgré tout, les amis du Microbes, les miens, on espère ceux du Viking) je ne sais pas faire autrement que continuer notre vie quotidienne ; je ne sais pas faire plus qu'ouvrir et partager notre quotidien, sans tellement changer nos habitudes : on a la vie douce ici, et quand ils viennent c'est les vacances.
Alors, on vit. Je passe du temps avec mes invités, mais je ne me force pas non plus à leur consacrer toute mon attention h24. Je supporterais très mal qu'on agisse comme ça avec moi. Je propose des activités évidemment, mais je m'épuiserais à accorder toujours de l'attention aux gens. Ils sont grands...
En plus de ça, j'ai besoin quand même un peu de souffler, je ne suis pas une surfemme. Un peu comme "Super Pépette", sur Youtube, explique avec sa théorie des cuillères, mon énergie n'est pas illimitée. 
Alors, on propose un petit bout de notre vie, à partager...
Ceci dit, j'espère qu'avec tout ça je suis une hôtesse acceptable. Je pense que oui, sinon mon amie et sa fille, et Mister Vroum-Vroum, le meilleur ami de mon frère, ne reviendraient pas... ;)
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Commentaires
1
Recevoir les amis, les mettre à l'aise, voila un chose qui se perd, tu omets de dire que tes lecteurs tu sais les prendre par la main, les faire vivre toutes ces menues émotions de la vie, celles de tous ces braves animaux et que cela vaut bien un café.<br /> <br /> Je tourne en rèvant ma petite cuillère dans la tasse.<br /> <br /> Pierre.
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M
Bon, alors, j'arrive!!!
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