Lazare, un prénom tout trouvé
Cette année, c'est l'année des "L".
Et pour ce petit cabri mâle, qui était presque crevé tout à l'heure, c'est une aubaine.
On a eu du flair, ma mère et moi, en le mettant au chaud sur le poële : très vite il s'est endormi, un vrai sommeil, normal, on a réussi à lui faire boire (en deux fois) 100mL de colostrum que j'ai trait à sa mère, additionné de réhydratant à nourrisson (humain).
Peu de temps après, il tenait mieux sa tête, ses oreilles (dont une est un peu cassée, mais je pense que ça se redressera), puis a fini par tenir debout tout seul dans son carton !
On l'a recouché, calé, et laissé dormir. Un bon coup d'hypothermie manifestement...
Finalement, dans un élan de gagatisme, je me le suis accroché autour du ventre avec une écharpe, puis fermé dans ma veste.
Je triais mes pièces de puzzle (un 3000 pièces tout neuf et sympa) comme ça, il bavait en dormant, la tête posée sur mon avant bras.
Parfois il avait un sursaut, quand les chiots étaient trop bruyants en jouant ; et il repiquait du nez.
Finalement je l'ai remis un moment dans son carton.
Pour finir, j'ai fait réchauffer le reste de colostrum (100mL encore), ai remis du sachet dedans, ai pris le rescapé sur mes genoux, proposé la tétine…
Il a vidé son biberon à la vitesse de l'éclair !
Je l'ai du coup remis avec sa mère, j'irai voir tout à l'heure comment il va.
Dans la foulée, on a trait les deux chèvres en lait. On en a cinq qui ont mis bas, mais deux ont perdu leur petit : Constantinople, dont le cabri a été mangé par la chienne (j'en ai parlé il y a deux billets), et une des deux jumelles qu'on ne pensait pas garder.
Pour celle là, c'est assez dramatique : on l'a vue, avec sa délivrance accrochée, derrière la maison. On s'est donc mis en quête du petit…
Au bout d'un très long moment de recherches, c'est ma soeur enceinte, encore une fois, qui l'a trouvé : le petit corps blanc sous un genêt, la tête deux mètres plus haut….
On pense que c'est une fouine ou un truc du genre. Le petit a été décapité, et l'arrière du crâne bouffé, le cerveau nettoyé, la demi calotte crânienne restante était nickelle...
Les jumelles sont très sauvages ; on s'attendait donc à un peu de rodéo, sur le quai de traite…
On trait à la main, vu le nombre de chèvres et la quantité de lait…
C'est ma mère qui s'est occupée de tenir la chevrette à la tête, et moi qui ai trait.
Elle a une mamelle complètement déséquilibrée, on pensait qu'elle n'aurait qu'un quartier de valide. Finalement non, et après un peu de galère pour arriver à trouver le bon coup de main, j'ai pu lui traire 800mL en tout.
Sans tellement de coups de pied, connaissant la bête !
C'est marrant comme les savoirs, les connaissances, les automatismes reviennent vite…
J'étais chevrière avant d'être vachère, et je n'ai rien oublié...
Et comme de bien entendu, ma mère m'a dit "si tu le rescapes, ce petit, il est à toi !" (bon, les chèvres ici sont à tout le monde.... on a des favorites, moi j'aime énormément Hélianthe et Istambul...).
Ca a l'air bien parti pour que je me retrouve avec un petit bouc...
Si je le garde, je le fais castrer, ça ne me servira à rien d'avoir un bouc, mais bon.... pour le plaisir :)