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La Vachère d'A Côté
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8 avril 2014

Journées chargées...

Depuis quelques jours, crises d'angoisse récurrentes, suées nocturnes (d'angoisse également) toutes les nuits, voire plusieurs fois par nuit.

Un gros poids dans la poitrine, qui m'empêche de respirer.

Des ascenseurs émotionnels terribles à la moindre sonnerie de mon téléphone.

La peur des nouvelles, la peur d'ouvrir ma boîte mail. De lire les sms.

 

Qu'est-ce que je vais encore prendre dans les dents, apprendre ?

 

L'envie tenace de partir, loin, ou alors de me cacher sous la couette, en isolement. Protégée.

 

Je souffre trop violemment, de façon lancinante ou aigüe, les sentiments de solitude, d'injustice, d'incompréhension sont tellement puissants, depuis un an, que j'arrive au bout de ma résistance. Je n'en veux plus, je ne veux plus prendre n'importe quoi dans la gueule, être envahie par ce que j'essaye d'évacuer.

 

J'ai trop mal, trop peur.

 

Malgré l'Apprenti qui veille, guette, m'entoure, me soutient et me retient.

Alors je me réfugie au boulot, oubliant le reste pendant que je suis entourée, m'emplissant du plaisir de travailler, du soleil, des odeurs, des poils, des peaux chaudes, douces, des mufles humides.

Je vis en deux temps, quand je suis Vachère et quand je suis Fille.

Je suis bien plus heureuse en Vachère, mais j'ai peur qu'à force d'utiliser ma passion comme exutoire, je m'en dégoûte.

 

Le plaisir d'être chez le Grand Manitou ce week-end a été entâché par les souvenirs difficiles de ce que j'ai vécu dans ma vie privée quand j'y travaillais, chaque fois depuis deux ans. J'en ai eu de la rancoeur, de la détestation. C'est pas juste.

 

Depuis ce matin, je suis de retour (jusqu'à quand ?) chez Monsieur Violette (que je vais finir par appeler Lapin Blanc, vu qu'il court toujours, toujours à la bourre).

Ce qui équivaut à quitter l'appartement avec les chiens à 6h30 le matin, pour en repasser la porte à 20h45 en moyenne. Avec les chiens et les deux chats qui nous attendaient sur le parking.

Parfois, je craque : je rentre le midi, passer une heure (même pas parfois) à la maison, me poser un peu. Souvent c'est parce que je dois passer à la coop, chez le véto, le concessionnaire agricole...

Ou alors, quand la solitude et le manque de contacts avec l'Apprenti se font trop forts, je lui demande de me rejoindre, éventuellement avec un bidon de savon à mamelles, quelques sacs de lait, de minéraux, ou autres.

Ce qui n'empêche pas de rentrer vers 21h à la maison.

 

Cette semaine, à priori, je suis seule pour faire tourner la boutique : faire les parcs à génisses, refaire ceux des vaches, démonter les parcs d'automne sur les parcelles à foiner, vermifuger les génisses avant la mise à l'herbe, et, toujours, faire le maïs, pailler les génisses, faire l'écurie, faire boire les veaux, dételer le godet désileur et atteler les dents pour mettre une ou deux bottes d'enrubanné devant les crêches de génisses, nourrir tout le monde, dételer les dents ou le désileur pour atteler le godet simple pour sortir le fumier des veaux, d'Iris, des taries, veiller tout le monde, surveiller l'eau, le courant des clôtures, l'oreille de Junon, l'état d'Iliade, la démarche de Cannelle, l'amaigrissement de Cerise...

Gérer les stocks véto, phyto et élevage, pour aller chercher ce qui manque, anticiper, prévenir le patron de passer commande.

Surveiller les chaleurs, les dates, les glaires, les concordances, prévenir le patron, appeler Fifi l'inséminateur.

 

Passer des journées de fou, prendre trois quart d'heure ou une heure pour souffler, vers midi ou une heure, aller manger un bout dans la zone à côté, et revenir en quatrième vitesse pour continuer le boulot.

 

Arriver au soir, et lister ce que je n'ai pas eu le temps de faire dans la journée. Tout est urgent. Tout est à faire.

 

Et je cours, du matin au soir.

 

Et l'angoisse me bouffe, les suées me réveillent, les cauchemars polluent mon sommeil.

 

Des fois, j'aimerais n'être que Vachère.

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Commentaires
L
Tu nous touches beaucoup "petite vachère". Ta force et ta fragilité nous émeuvent beaucoup et nous aimerions pouvoir te serrer dans nos bras même si pas sûre que tu acceptes en vrai !<br /> <br /> Prends tout ce que tu peux après des animaux que tu aimes et occupes toi bien de toi car tu es unique et précieuse !<br /> <br /> Nous sommes près de toi avec notre esprit de vieux parents et grands parents. Bises à toi de 2 bredins.
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1
C'est le creux d'une vague, la vie traverse parfois de ce passages, mais j'ai vu depuis longtemps en toi une Fille de caractère. Crois moi, on se sent plus fort losque l'on se sort d'un de ces désagréables moments. <br /> <br /> Tu as de braves confidents loyaux en tous ces Amis Animaux, qui valent bien souvent mieux que certains humains.<br /> <br /> Courage Petite Vachère, des jours meilleurs même très beaux t'attendent, sûr un jour tu en apercevras !<br /> <br /> Pierre.
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G
c'est encore un coup de la lune La Vachère ?<br /> <br /> tenez bon !
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M
Il serait peut-être temps d'en parler à quelqu'un de compétant avant le burn out!!!<br /> <br /> Se réfugier dans le travail jusqu'au cou n'est sans doute pas la solution, la machine infernale envahit alors les nuits, la preuve. Il vaut mieux la prendre à bras le corps et la démonter pièce par pièce. ça prend du temps, c'est très douloureux mais c'est plus payant.
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