Thématique de merde
Dans l'agriculture, on a des journées à thèmes.
Je parle pas des "journées clôtures", "journées fumier", etc...
Mais des "journées à thèmes" à la con, qui plaisent pas tellement.
Y'a les "journées de merde", les "journées d'eau", les "journées casse-gueule"...
Ces journées ne sont jamais prévues, on les découvre le matin en se levant.
Quand je me vautre dès le lever du lit, je sais que ça va être une journée casse-gueule. Tout au long de la journée, je vais manquer de me croûter, ou le faire vraiment.
Mettre le pied dans une des trappes de la grange, glisser sur une plaque de fumier, de verglas, dans la laiterie, me ramasser trois fois de suite au même endroit, pour finir, en fin de journée, vraiment le cul par terre.
Ou pas, dans ce cas là je considère que j'ai passé une excellente journée.
Quand le chien ou le chat a dégueulé au milieu de l'appart, ça inaugure la journée de merde.
Ce qui signifie que je vais (encore) glisser dans l'étable, mais me retrouver les mains dans une bouse.
Qu'une vache va tousser au moment où elle chie, pile quand je passe derrière. Et une Vachère crépie, une !
Que je vais me prendre une explosion de fumier parce que l'évac aura monté un monstre paquet quand je passais à côté.
Etc...
Les journées d'eau, c'est du genre quand je me vide le pichet sur les pieds en voulant boire le matin.
Après, je sais qu'il va pleuvoir et que je devrai aller courir après des bêtes dans l'herbe haute ; défaire une clôture dans ces conditions ; me vider un seau d'eau dessus dans la laiterie, passer sous une gouttière qui fuit, avoir un abreuvoir cassé qui me pète à la tronche, tenir le tuyau par le mauvais bout au moment où je l'ouvre... Ma pire journée d'eau a été quand j'ai dû démonter deux clôtures dans l'herbe haute, sous la pluie, et qu'après le patron m'a vidé une tonne à eau dans les bottes. Y'avait eu d'autres évènements du style, mais je ne me rappelle plus lesquels.
En général, ces journées à thèmes, j'en ai une par semaine.
Là, c'est que des exemples, y'a les journées poussière, les journées bois, les journées "gnons" (où le vais me cogner tout, partout, et finir la journée à moitié trépanée, avec les bras, les cuisses, les hanches, bleu-noirs d'hématomes, et tellement mal partout que je ne supporterai pas le moindre contact), y'a des journées pour tout.
Certaines plus épuisantes que d'autres.
Et ça non plus c'est pas rigolo ! sauf pour les autres, parce que je pense qu'à voir, ça doit être pas mal.
Le gros souci, aussi, c'est que je perds vachement en crédibilité et autorité, quand les vaches me voient me ridiculiser comme ça....