Une de mes fermes favorites... le bol !

Mardi matin, je me lève encore un peu plus tard : je dois être à 6h30 chez les Pervenche.
Je mets quinze minutes pour faire la route, ça va tout seul !

Je suis super contente d'y retourner, j'y ai déjà fait une semaine en août, et on y va, mon collègue et moi, régulièrement.

C'est une ferme un peu spéciale, parce qu'on a deux "troupeaux" de dix vaches, dans deux étables différentes. Et je trais au pot.
Autant dire que c'est assez antique, et surtout physique.

Le jeune Pervenche s'installe et va faire construire un bâtiment tout neuf.

Quand j'arrive, tout est éteint, y compris à la maison à côté.
Pas de soucis, je monte les pots, commence à mettre la litière... Tout en causant à mon chien.
A peine lui ai-je dit "bon, je finis vite ça, et on va chercher les vaches, d'ac ?" qu'il file avec son sourire, rassembler les vaches d'"en haut" !

Il se souvient du pré, tout !
Je suis de plus en plus stupéfiée par son travail : il jappe mais sans "agressivité", juste histoire de dire "allez, faut bouger là !", il les déplace avec calme, toujours le sourire, ne les presse pas...

Le patron arrivera quand les vaches seront attachées (des cornadis très vieux tous en bois), surpris de voir tout prêt !

C'est vrai que rentrer les vaches dans la nuit alors que ça roule un peu des fois sur la route, c'est limite quand on est seule ; je m'étais mis du côté le plus "risqué" à mon avis, mais quand même.


Cette famille est quand même très particulière. Ils vivent dans un genre de hameau, il y a trois maisons d'habitation, deux grosses étables avec granges, et plein d'appentis, granges etc.
Il y a des vieeeeeux vieux vieux tracteurs, qui tournent comme des montres et sont en super état, servent tous les jours ; le patron a une 202 splendide, qui a l'air neuve ; une Scirroco attend un éventuel retapage à côté des lapins... Un vrai village aux trésors !

Une des maisons est habitée par les vieux, père et mère du patron ; la deuxième sera la maison d'habitation du jeune Pervenche, et sert déjà pour ses bouffes avec ses amis.

La dernière est récente, ils l'ont fait construire, c'est la maison familiale.

La véritable particularité de cette famille, c'est leur gentillesse et leur générosité.
Des gens aussi gentils, et tous ! je n'avais jamais vu ça. Que ce soie les grands-parents, qui insistent toujours pour me payer un coup à boire, et m'invitent à goûter quand je garde toute seule, voire m'invitent au restau !
Les patrons, entre Madame Pervenche, avec qui j'ai passé des heures entières à discuter autour d'un café, qui me donne toujours des trucs, viande de veau de lait (élevé sur place et avec amour par son fils évidemment), demie courge (parce que j'ai pas la place pour plus), confitures... et Monsieur Pervenche, d'une gentillesse à toute épreuve, toujours là pour un conseil, et qui est prêt à me trouver et faire racheter un moteur pour ma voiture et me le changer, en faisant tout, s'investissant pour trouver des renseignements etc... ! le tout simplement en "échange" de week-ends où je viendrai travailler, pour qu'il puisse se consacrer à ma voiture sans devoir soigner le troupeau.

Les enfants : le jeune patron, souriant, qui nous a invités, mon mâle et moi, il y a un an : il fêtait son anniversaire, ne me connaissait que depuis quatre jours, n'avait jamais vu mon Normand, et nous a pourtant invités à la fondue avec la vingtaine de potes qu'il avait invités !

Sa "petite" soeur (1m84 ! et très belle ! ), toujours un mot gentil, je l'apprécie beaucoup.

Et la plus jeune, 15 ans, souriante, douce, calme, qui ne me quitte pas d'une semelle depuis que je l'ai rencontrée, et qui m'a donné un plein plateau de roses des sables (friandise au chocolat) qu'elle a fait elle !

Ils sont tous très grands aussi, la maman, Madame Pervenche, mesure 1m80 !

C'est pourquoi je suis toujours super contente d'apprendre que je suis envoyée là bas.
Ca me fait une "famille locale", ils me font un peu penser à chez moi, que je ne peux pas voir souvent.

Et même si le boulot est pas toujours évident, l'ambiance compense largement !

Quant aux bêtes.... ce sont des vrais chiens.
Les vaches ont toutes leurs cornes, elles sont belles, bien rondes, brillantes....

Il y en a des très vieilles, à qui ont donnerait cinq ou six ans de moins.

Les plus jeunes, les "C" et "D" sont absolument splendides, morphologie à tomber, mamelles superbes...

Elles ont aussi, toutes, leur personnalité propre, plus que sur beaucoup de fermes que je connais. Il y en a une, par contre.... Hirondelle, une vraie saloperie, qui m'a encore lattée ce matin... Je la comprends pas cette bestiole !

Dès le deuxième jour, le patron m'a dit que, "vu qu'ils sont en vacances", je n'ai qu'à arriver à 7h !

On a des journées tranquilles, un peu de clôtures, un peu de balades, et le soir on va à l'herbe (ramasser de la luzerne sur pied pour la distribuer dans les crêches) puis on trait. Tranquilles quoi !

Par contre encore et toujours, je suis malade. Je me traine lamentablement... J'ai eu de la fièvre jusqu'à mercredi, puis plus rien (mais la tête comme si j'avais porté mon heaume à demeure), et rebelotte hier soir... Un mois que je suis malade, ça fait des années que ça ne m'est pas arrivé !!!

Je finis ce soir chez eux ; je fais le pont, et mardi, je retourne... je sais pas où.

Si je débarque en fromagerie en toussant, mouchant éternuant comme en ce moment, ils vont pas me vouloir longtemps ! On verra bien...

Comments

[M.B]

Non, la taille des exploitations ne me surprend pas en montagne...Les gens sont restés humains....
Ici, C'est la course aux hectares aux grands batiments et aux subventions... IL y a une vingtaine d'années, ou l'on vivait avec 50 vaches allaitantes et la suite, maintenant, il y en a 100 ou 150 voir plus.
Tout çà au détriment des fermes familiales ou de nombreux sièges d'éxploitations sont abandonnés ou vendus à des étrangers......

[La Vachère]

J'y ai pensé au véto !

Là ma crève passe un peu, d'après ma mère (qui a vu le médecin de famille quand elle a emmené ma soeur) en ce moment y'a un vieux truc qui traine, on se recontamine sans arrêt, ça n'en finit pas.

On verra d'ici quelques jours.... ;)

@Philomenne : merci beaucoup ! moi aussi, ton blog, j'adore !!! j'attends la suite avec impatience !

@M.B : Merci beaucoup !
Des fermes comme ici, j'en ai une autre, où on trait au pot.
Mais même, à part quelques exceptions, des "gros" GAEC qui ont entre 60 et 120 vaches (le grand grand grand maximum en Haute-Savoie à ma connaissance), le cheptel maximum qu'on retrouve, c'est entre 40 et 50 vaches. C'est pas non plus la majorité, j'ai énormément de fermes, surtout dans les montagnes, qui ont entre 20 et 30 vaches, en attaché, où on trait au pipe-lait.

Il n'y en a pas beaucoup façon "industrie", et heureusement !
Et les rares grosses qu'il y a sont plus dans les plat et les fonds de vallées.
Dans l'ensemble, en montagne, il n'y a pas de grosses fermes.
ca a l'air de te surprendre ?

[M.B]

Salut, la Vachère,
Je suis régulièrement ton blog, qui m'intéresse énormément, par ton boulot de fermes en fermes....
Mais des fermes anciennes, comme chez les Pervanches,ou ce n'est pas ''l'industrie''et ou l'on trait au pot, il en existe encore beaucoup dans tes montagnes ????
Pour ta fièvre, il faudrai voir un toubib.... ou un véto ....
Je blague, mais soigne toi !!!!!L'hiver approche.

[Philomenne]

Heu... c'est pas pour me mêler mais pour ta fièvre, tu as vu un toubib ? Non, parce que c'est peut-être rien, seulement un vilain 'crobe, mais si c'était une fièvre Q ou un truc du genre... Enfin, je dis ça, je ne suis pas médecin. C'est juste que si ça traine comme ça depuis un moment, ben, à mon avis tu devrais consulter un type en blouse blanche. Quand on bosse avec des vaches, on sait que ce genre d'emmerdement, ça peut arriver.

(Et merci pour ton blog que je suis depuis déjà un moment. Je n'avais jamais commenté avant mais voilà, j'en profite pour te dire : j'aime beaucoup).