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La Vachère d'A Côté
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6 mai 2011

Le temps passe si vite !

Je me rends compte que ça fait déjà trois jours que je n'ai rien réécrit ; ça me travaille, j'y pense, mais je n'ai aps touché terre durant ces jours !

 

Mercredi, une copine est venue jusque chez moi, on a passé la journée ensemble ; j'ai vite soigné le matin, et le soir j'étais même à la bourre (bon, pas de trop non plus heureusement).

Hier, avec des soucis de voiture, la visite des génisses dans deux parcs assez éloignés, une location à payer en mains propres à des vieux (par définition, un vieux, ça a tout son temps, ils m'ont gardée une heure.... argh !), le temps passé au garage à réparer ce qui n'allait pas, et ensuite les 10km pour aller poser les factures et le planning du mois (plus le temps passé à discuter, je peux pas me sauver comme une voleuse, ça craint....), re dix km pas tout à fait dans l'autre sens, passage chez le véto pour une bombe de "bleu" pour la ferme, je suis arivée de justesse à la ferme pour la traite !

 

Et aujourd'hui, sitôt la traite finie et les vaches lâchées, j'ai filé chez les génisses les plus proches avec le tracteur, récupérer la tonne presque vide, changer la pile de la clôture, puis retour, mettre la tonne à remplir, pendant ce temps donner un coup sur les murs de la salle de traite, puis repartir avec la tonne pleine et un bloc de sel, vérifier que tout va bien....

 

Avec ce temps qui me rend un peu euphorique (ça doit tout ce soleil ;) ), les messages de BobineLover, qui me nargue avec sa faucheuse (qui a cassé d'ailleurs cet après-midi, je suis vengée ! niark niark) et les foins, et voir les tracteurs qui tournent...

 

Sitôt arrivée à la maison, j'ai téléphoné à Phiphi, un jeune (grand, beau, gentil, adorable, parfait quoi ! mais célibataire) agriculteur de 26 ans chez qui j'avais fait un remplacement (son père qui était malade) il y a presque un an et demi (janvier 2010).

Je sais qu'il est tout seul la plupart du temps, et qu'il a commencé les foins ; je lui ai donc demandé si y'avait du boulot aux foins, et s'il avait un tracteur pour moi.

Suite à sa réponse affirmative, j'ai (re) sauté dans ma voiture avec le Monstre, direction PhiphiLand, sur fond de musique bien bruyante : Iron Maiden, Béruriers Noirs, Tagada Jones...(eh oui ! la vachère est une punk, qui n'a pas de crête, mais la crête ne fait pas le punk, n'est-ce pas :P )

45min plus tard, je le vois sur un minuscule et antique Massey, avec une faucheuse toute petite, qui arrivait à ma rencontre ; il allait faire les bords du dernier champ.

Du coup je suis montée sur le garde boue du tagazou, et on a fait le tour, puis retour à la maison à 50m pour manger un bout avant de retourner dans la cour, ateller le double andaineur sur son tracteur, et la pirouette 4 toupies sur celui que j'ai piqué à son père.

 

Une fois la bête prise en main, je traverse la route à sa suite, mon Monstre couché contre la portière, attaquer le premier pré.

Il rassemble, j'étale !

 

Y'a pas bézef de foin, mais bon... On a fait trois prés comme ça, on a mis près de deux heures et demie ; mais au moins, c'est tout fait, il n'aura plus qu'à retourner un coup et ramasser demain, les "rangs" sont faits.

16h, on gare les tracteurs dans la cour, saute dans l'express (qui est en train de perdre la porte côté passager) avec le Monstre, pour passer les vaches qui sont de lautre côté de la grande route.

Retour à la ferme, 16h10, je bois vite fait un coup, et re saute dans la voiture avec le Monstre.

 

On arrivera pile à l'heure pour mes vaches !

 

Qui me foutent un gros coup (de plus) au moral : elles sont toutes dans le bâtiment, couchées (étalées plutôt) dans les logettes...

Déjà ce matin quand je suis arrivée peu après 6h, il n'y avait que Docile qui était couchée dans l'herbe ; et en fait, depuis trois ou quatre jours, elles ne sortent plus tellement....

Le lait varie d'un jour sur l'autre, moins 100L, +120... c'est pas normal.

Le DAC marche, les abreuvoirs sont pleins et nikels (je les vérifie au moins dix fois par jour), elles ont du foin à volonté, plus le pré ouvert H24.

 

C'est sec, sec sec, ça me rend malade : ce matin, quand le Monstre est allé chercher Docile, la terre "fumait" devant l'entrée, quand elle est entrée...

L'herbe devient dure, tout ce qui a été mangé est jaune.

Et de voire mes vaches pantelantes, toutes molles... ça me fout le bourdon. Et on n'est que début mai....

 

Ma pauvre Agathe, qui se prépare doucement, passe plus de temps couchée que sur ses quatre pieds ; elle a mis de la tétine, a commencé à se casser, mais je ne "la sens pas" : ça sera pas avant la semaine prochaine à mon avis.

De la voir si haletante, à secouer la queue en permanence, j'ai vérifié, le test de la queue justement, mais rien.

En fait, quand une vache va vêler, les tendons de l'arrière main se relâchent totalement, faisant un peu basculer le bassin pour permettre au veau de passer, et du même coup la queue est toute "molle" : en temps normal c'est relativement rigide (et douloureux quand on s'en prend un coup dans la tronche), et le bout du bout reste "droit", les dix à quinze derniers centimètres ; avant le vêlage, c'est tout souple.

Donc là, la queue n'était pas cassée. Donc cette nuit, je dors !

Au pire, elle n'est pas attachée, si elle vêle, je trouverai le veau tout frais et puis voila ;)

 

Enfin bon, tout ceci pour dire que je ne touche plus terre, et que cette sécheresse me mine le moral, du coup, même si je fais des photos (avec mon téléphone, c'est quand même pratique, même si des fois la résolution n'est pas super top), réfléchis aux billets que je peux écrire, rentrée chez moi le soir, je n'ai pas le coeur à écrire.

 

Hier le Monstre m'a fait une frayeur pendant la traite : quand je l'ai envoyé chercher les deux vaches qui trainaient devant l'étable (Amande était toute "bourrue" ("brossue" en savoyard), le poil hérissé.... Mais ça va) il s'est couché au milieu du pré, et a fini par y aller, an trottant lentement. Pendant la traite, inquiète de ne pas le voir venir pointer le bout de son nez pour vérifier que tout va bien, je suis sortie : il était couché en boule devant la porte du bureau, oreilles tombantes, tête et queue basses... Muqueuses un peu claires, chien tout mou... J'ai cherché des tiques, pas trouvé ! (une le midi mais c'est tout).

 

Pendant qu'un lot se trayait, j'ai pris sa température, normale heureusement ! Il ne voulait pas boire, n'était vraiment pas dans son état normal.

 

Il a repris du poil de la bête en fin de "soirée", et une fois à la maison il a vidé sa gamelle. Le matin, il pétait la forme comme d'habitude, avec son grand sourire de chien très très malheureux.

 

Donc tout va bien, et la journée que je viens de passer m'a fait un bien fou.

J'étais bien crade dégueulasse, la douche a été jouissive ! mais j'ai eu l'impression d'avoir une journée "utile", et saine.

 

Sur ce, je vais me pieuter ! Demain, il faut se lever...

 

 

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Commentaires
L
@Lyra : en fait c'est du désinfectant en bombe, il est de couleur bleue ;) Donc on dit "du bleu", ou de l'"argent" quand c'est de l'aluminium en poudre ^^
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L
"passage chez le véto pour une bombe de bleu"<br /> Pas compris. Pas grave, ça n'est pas le centre de l'article.<br /> :p Je trouve ton rythme d'écriture hyper soutenu moi!<br /> La journée raconté en accélérer ça fait peur niveau gestion du temps 0_ô<br /> On dirait qu'il y a plusieurs toi (dédoubelement, triplement, ...)<br /> "on a mis près de deux heures et demie" Vu le nombre d'action et mes souvenirs <br /> de la vitesse des véhicules, j'imaginais quelque chose de bien plus long ^_^°<br /> "réfléchis aux billets que je peux écrire" Ca fait bizarre de voir que t'y pense <br /> en journée, que cette dimension influence la tienne, que ça ne soit pas séparé en totalité.<br /> "rentrée chez moi le soir, je n'ai pas le coeur à écrire." Tu m'étonnes =/<br /> C'est bizarre pour ton chien quand même =X
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M
Enfin un blog mis en avant sur canalblog et qui parle d'autres choses que de coutures et de patits travaux décoratifs. Voilà du véridique, du vécu, raconté avec des mots simples où je me retrouve. J'ai vécu 25 ans dans l'Ain au milieu des troupeaux que je côtoyais à cheval, même qu'un jour j'ai rentré avec ma bête un troupeau qui s'était sauvé dans un autre pré. J'ai beaucoup aimé cette période de ma vie et regrette tant ma montagne et les alpages...
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M
Grace a Canalblog, je decouvre ce soir ton blog... tres chouette, interessant et ecrit agreablement ! Je reviendrais pour partager un peu de ta vie et decouvrir ton metier de vache ;-) !
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G
Bravo pour ton blog,qui me rammène à mes souvenirs d'enfance,tendre,attendrissant,et plein d'humour à la fois!<br /> Que cela fait du bien!<br /> Un seul mot:CONTINUE!!!!<br /> Vive la Haute-Savoie et une tonne de caresses à Monsieur Chien!
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